THE CEO BAROMETER, un aperçu des CEOs des entreprises du Stoxx Europe 600

Beyond Associés est fier de présenter son CEO Barometer, une analyse exclusive du leadership au sein du STOXX Europe 600. Couvrant 8 secteurs, 17 pays et 600 entreprises, cette première étude met en lumière des tendances marquantes – ainsi que certaines lacunes flagrantes – dans le paysage des dirigeants en Europe.

Quelques insights qui pourraient vous surprendre :

  • 67 % des CEOs sont issus de promotions internes / 33 % ont été recrutés à l’extérieur : faut-il améliorer les plans de succession internes ?

  • Seulement 46 femmes CEOs dans l’ensemble du STOXX Europe 600 (7,6 %) : l’Europe doit-elle avoir honte ?

  • 28 % des CEOs ne sont pas de nationalité locale : un signe d’ouverture culturelle ?
    Seuls 6 % des CEOs cumulent également la présidence du conseil d’administration : un modèle dominant et incontesté ?

Quand réindustrialisation et féminisation riment avec internationalisation

La féminisation des instances de direction de nos entreprises françaises est un délicat sujet d’actualité. Rien de nouveau à cela. Poussées par le régulateur, les entreprises s’y attellent de façon plus systématique et engagée, la féminisation s’étant ajoutée aux paramètres clés qui animent les plans de succession. En parallèle, l’intention de réindustrialisation est là.

Féminisation des instances de direction et réindustrialisation occupent séparément l’actualité et animent les débats. Il est cependant nécessaire que nous apprenions aussi à les considérer simultanément. D’après une étude réalisée en 2020 par France Stratégie (organisme dépendant du Premier Ministre), la France a perdu depuis 1980 près de la moitié de ses effectifs, soit 2,2 millions d’emplois ; parmi les grands pays industrialisés, la France est par ailleurs celui qui a subi la plus forte désindustrialisation. Face à un tel constat, une question s’impose : comment peut-on aujourd’hui simultanément répondre aux défis de la réindustrialisation et de la féminisation des instances de direction?

Lien vers l’article publié dans L’Opinion, le 21 juin 2024

Entreprise agile, Comex first !

En 2022, le baromètre de maturité de l’agilité des organisations, réalisé par EY, précisait que 46% des entreprises estimaient évoluer désormais dans un environnement agile.

Le mot est lâché. Agile. Parfois galvaudé, parfois fustigé, c’est un terme omniprésent en entreprise et il est supposé être un gage d’innovation, d’attractivité mais aussi de performance. En 2019, la firme PwC indiquait que les deux principales raisons d’une entreprise pour adopter une agilité de son organisation était le besoin d’innovation et l’environnement économique.

Lien vers l’article: Harvard Business Review France (publié le 1er février 2024)

A l’heure du « tout digital », un retour aux fondamentaux des ressources humaines s’impose

Victor de Couëssin : «Les dirigeants sont toujours prêts à s’engager et se dépasser dans le projet collectif, à condition d’y trouver du sens et de l’impact, ce qui passe par des relations plus étroites, par un accès plus régulier et plus authentique avec leur top management»

C’est l’un des effets visibles de la Covid : la fonction RH a vécu en quelques années une accélération en matière de digitalisation des processus et d’accompagnement des talents. Les nouvelles solutions ont fleuri : outils soignant « l’expérience employé », employee survey visant à mesurer en temps réel le moral des équipes, outils favorisant l’accueil des nouveaux salariés à distance… Une bonne nouvelle pour les organisations, au défi des nouveaux mode de travail dans l’ère du post-Covid, et pour nombre de salariés, en recherche d’un meilleur équilibre personnel.

Article publié par L’Opinion, Publié le 10 janvier 2024 (lien vers le site)

Link to the UK version (here)

Comment réussir ses premiers pas dans un comité exécutif ? (HBR)

C’est une étape rare et critique dans une vie professionnelle, dont certains se souviennent toute leur vie. Pour un cadre dirigeant, intégrer un comité de direction, un comité exécutif, voire le directoire d’un grand groupe constitue naturellement un cap majeur. Que ce soit en termes de responsabilités, d’exposition interne ou externe, de relations directes avec le P-DG et le conseil d’administration… Le changement se mesure à tous les niveaux, a fortiori dans des environnements économiques en transformation permanente.

Pour les cadres supérieurs, atteindre un siège au sein d'un comité de direction, d'un comité exécutif voire du directoire d'une grande entreprise représente un jalon crucial.

Lien vers l’article de la HBR - 18/0/2023

Quand le P-DG devient Président du conseil d’administration (HBR)

C’est le cas dans de plus en plus d’entreprises, faisant ainsi émerger un nouveau tandem de gouvernance.

La tendance est inédite. En 2021 et 2022, près du tiers des conseils d’administration du SBF120 appelés à élire un nouveau président du conseil ont retenu le P-DG sortant au poste de président non exécutif. Air Liquide, Ipsos, Seb, Veolia, Verallia Somfy, ou encore Schneider Electric en sont des illustrations, rejoignant ainsi les Capgemini et autres Publicis. De quoi faire émerger un nouveau tandem de gouvernance, combinant d’un côté un président non exécutif « historique » et de l’autre, un nouveau directeur général.

Lien vers l’article HBR - 22/05/2023

Incertitude, j'écris ton nom !

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Interview de Clotilde Doré, par Stéphanie Cascino, pour la Revue des Managers de la MAIF, Mai 2020

Depuis le début de la crise du Covid-19, une chose est certaine : le monde, l’avenir, seront (encore plus) incertains. Nos acquis, les bases mêmes de notre stabilité – même relative – se sont envolés en quelques semaines. Pour ne pas perdre pied, Clotilde Doré, Coach en entreprise depuis plus de 15 ans, nous livre quelques clés pour gérer l’incertitude.

Quel est votre parcours professionnel ?

Je suis ingénieure électronique de formation et j’ai complété mes études avec un MBA de HEC. J’ai ensuite fait du conseil en stratégie pendant 10 ans avec des missions auprès de groupes industriels puis travaillé chez Danone pendant deux ans en tant que chargée de mission auprès du n°2 du groupe. Suite à cette expérience, je me suis lancée dans le coaching.

J’ai suivi des formations dédiées à l’accompagnement humain, notamment à l’INSEAD, ainsi qu’une formation approfondie en accompagnement via l’Intelligence de Soi (Typologies et Dialogue intérieur de Carl Jung). Il y a 6 ans, j’ai co-créé le cabinet Beyond Associés, spécialisé dans le recrutement, les évaluations, le coaching individuel et d’équipe, pour les dirigeants.

À la lumière des bouleversements en cours, quels conseils donneriez-vous aux managers pour prendre du recul sur la période ?

Je leur conseillerai avant tout de s’octroyer un SAS de réflexion personnelle, un bilan individuel, avant de reprendre leur rôle de manager.

Par exemple, il est important de réfléchir non seulement à ce qui nous a manqué pendant la période, aux peurs que nous avons vécues, les nôtres, celles de nos collaborateurs, mais il est aussi primordial de regarder avec un peu de recul tous les bénéfices que nous pouvons tirer de cette situation. Un exercice qui peut transformer notre ressenti et nous permettre d’avoir un regard différent et plus équilibré.

Parmi les points positifs, par exemple, nous pouvons dire aujourd’hui que nous passons moins de temps dans les transports en commun ou dans les embouteillages. Et plus profondément, chacun peut être amené à se poser plusieurs questions : Qu’ai-je accompli dont je puisse me sentir fier pendant ces semaines si particulières ? Qu’est-ce que je ne fais plus aujourd’hui, qui ne m’est finalement pas indispensable ? Ou comment puis-je le faire mieux, différemment ? Qu’ai-je entamé de nouveau que je souhaiterais absolument poursuivre ? Que me suis-je autorisé à faire autrement et qui m’a apporté un « plus » ?

Et pour le management de leurs équipes ?

Les managers devront aussi réfléchir sur le « monde d’après » qu’ils veulent construire pour leurs équipes, et notamment sur les modes de travail au quotidien. Demain, lorsque nous sortirons progressivement du confinement, une chose est certaine : pour celles et ceux qui travaillaient dans des bureaux, le télétravail prendra une place bien plus importante qu’avant. Un télétravail moins subi, dont on peut d’ores et déjà entrevoir quelques avantages en termes de qualité de vie… quand l’environnement familial y est favorable.

Pour certains membres de l’équipe, cette démarche sera naturelle, voire recherchée, pour d’autres pas du tout, et chacun avec de très bonnes raisons. Veiller à construire de nouveaux modes de travail qui reprennent le meilleur des deux mondes, ce serait l’idéal, mais pourquoi pas ? Et les dirigeants doivent faire confiance aux managers, qui connaissent leurs équipes et savent comment organiser le travail au plus près du terrain.

Un conseil pour tous : veillez très régulièrement à l’état émotionnel de vos équipes, il est et sera fluctuant (sans projeter vos propres peurs ou votre énergie de faire) en restant vraiment au contact, notamment des plus fragiles.

Enfin, je dirai que l’incertitude, c’est tout de même le lot quotidien d’un manager depuis toujours : quand on lance un nouveau produit, on ne connait pas la réaction des concurrents, par exemple ! Mais il est vrai qu’en ce moment, il y en a, et en aura davantage et ce, à tous les étages. Il est donc préférable d’accompagner l’incertitude plutôt que de vouloir essayer de la maîtriser, ce qui est impossible. Mon mantra à ce sujet est : « Belief + Doubt = Sanity », « Convictions + Doute = Sain, Equilibre ». La stratégie de motivation lors du déconfinement doit laisser la place à l’imprévu et au positif. Il faudra aller ‘avec le flow’ pour savoir saisir, et donc choisir, les opportunités que cet « après » apportera. Et quand on choisit, on agit et on se sent acteur de son destin et de celui des autres …

En somme, il faudra de la confiance…

Oui, dans les nouveaux modes de travail avec plus souvent de la distance physique entre les collaborateurs, un bon manager devra faire encore plus confiance aux membres de son équipe. Il devra donc définir un cadre de travail clair et suffisamment large, pour laisser une réelle marge de liberté à chacun pour qu’elle/il puisse s’épanouir dans son rôle. C’est un bon moyen de réduire les incertitudes au quotidien, donc de rassurer, mais aussi de stimuler l’autonomie. Car en l’absence de points de repères, d’un cadre, les membres de l’équipe pourraient se sentir perdus, livrés à eux-mêmes, surtout lorsqu’ils travaillent chez eux.

Il faudra également de la communication : penser à partager très régulièrement l’information, les bonnes nouvelles (qu’on oublie souvent) comme les informations moins réjouissantes, de façon claire et responsable.

Enfin, n’oublions pas l’indulgence : il y a beaucoup de « caricatures de caractères » qui s’expriment en ce moment, quel que soit notre niveau hiérarchique. Sachons reconnaître les nôtres avec honnêteté et ne pas sur-réagir à celles des autres ….

Et puis, la situation est compliquée à vivre pour tout le monde, alors laissons la possibilité à tout un chacun de dire, parfois, « je n’y arrive pas ».

Je voudrais terminer par un point sur notre rôle individuel, d’équipe voire d’entreprise pour co-construire le monde d’après … Au lieu de simplement maugréer quand on se sent porté par l’incertitude, nous pourrions tous nous demander ce que NOUS pouvons faire pour le monde de demain, chacun à notre niveau. À la maison, dans notre quartier, notre ville ou sur notre lieu de travail. L’incertitude nous donne l’impression de ne pas avoir le choix. Mais nous pouvons choisir de créer tous ensemble, avec notre équipe, une nouvelle vision, une nouvelle façon de travailler, ensemble. En quelques mots, essayons de rêver et de bâtir dès aujourd’hui un peu cet « après » dont tout le monde parle… Car nous en sommes tous responsables.



Travail : Comment gérer le stress face au virus

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LES DIRIGEANTS SONT EN PREMIÈRE LIGNE POUR AFFRONTER l’ÉPIDÉMIE DE COVID-19. CLOTILDE DORÉ, EXECUTIVE COACH CHEZ BEYOND ASSOCIÉS, DONNE DES PISTES POUR FAIRE FACE, AU QUOTIDIEN , À UNE CRISE DONT ON NE CONNAÎT PAS LA FIN.

MADAME FIGARO. -Vous coachez de nombreux dirigeant(e)s, dont plusieurs du Cac 40. Face à la pandémie, quel est le premier rôle d'un manager?

CLOTILDE DORE. Avant tout, de prendre le pouls de ses équipes. Comment chacun réagit-il au risque de contamination ? À quelles questions urgentes les équipes attendent-elles une réponse?

Certains ont peur, et ils ont le droit de l'exprimer. Un climat comme celui-ci demande de savoir provoquer des moments d'écoute informels, en tête à tête ou en petit groupe, et où chacun peut poser les questions qu'il n'ose pas poser dans une grande assemblée. Ensuite, on doit aussi communiquer en toute franchise sur les difficultés : oui, l'activité économique est ralentie, voire en danger. La prise de conscience doit être collective. Cela demande du courage, mais la transparence du message inspirera la confiance nécessaire pour construire ensuite, et ensemble, des solutions.

Les entreprises adoptent une série de mesures d'urgence. Comment les communiquer à ses équipes sans créer la panique?

D'abord, en se méfiant de deux tentations : celle de trop dédramatiser l'épidémie- « ce n'est qu'une grosse grippe » - et celle de surprotéger les salariés, de les mettre en position de « victime ». Un manager n'est pas un sauveur. Ce dont ont besoin les salariés, c'est d’un cadre clair. On peut donc faire des recommandations pour le court terme - privilégier les relations à distance, maintenir des relations avec ses clients - mais surtout anticiper : comment s'organise-t-on demain si ... ? L'entreprise doit montrer qu'elle est prête à toutes les éventualités. Pour se rassurer face à la crise, on a besoin, d'abord, de pouvoir se projeter à court terme.

Quelle est «la» qualité dont il va falloir faire preuve?

J'en citerai deux: fermeté et flexibilité. Savoir fixer le cadre des impératifs à suivre par tous, tout en sachant entendre les cas particuliers. Cela s'organise.

Comment maintenir la motivation?

En rappelant que l'entreprise a besoin de l'énergie de tous pour maintenir l'activité et préparer l'après-crise. En revanche, quand la situation évolue d'heure en heure ce n'est pas le meilleur moment pour faire évoluer la stratégie ou les objectifs de performance.

On risque de devoir changer de tactique toutes les semaines, ce qui serait très perturbant pour les équipes. C'est plutôt le moment d'innover pour trouver comment assurer la continuité du business. Et surtout de faire vivre les valeurs de l’entreprise, le respect, l'entraide, le sens du collectif... C'est souvent dans l'adversité que ces valeurs se concrétisent et que se nouent des liens solides et durables. On a besoin les uns des autres pour se rassurer et se motiver.

Alors parlons, aidons-nous, partageons nos doutes... et nos idées nouvelles, même si c'est par téléphone.

Article paru dans Madame Figaro le 19 mars 2020


Carrière : « une expérience à l'international est fondamentale »

Pour doper sa carrière, le cadre dirigeant doit se confronter à des zones géographiques différentes et des typologies de marché complémentaires, selon Christophe Tellier, cofondateur de Beyond Associés.

L'expatriation est-elle toujours un accélérateur de carrière pour les cadres dirigeants ?

Il est aujourd'hui moins question d'« expatriation » que de « carrière internationale » . Dans les années 2000, on a commencé à voir des cadres dirigeants passer de pays européen en pays européen sans bénéficier d'un programme d'expatriation au sens strict du terme, avant que cette dynamique ne s'élargisse à l'ensemble du monde. Le plus souvent, ils vont d'une région à une autre, d'une entreprise à une autre, sans rattachement à leur pays d'origine, libérés de cet élastique qui les ramenait régulièrement à leur base initiale.

Une expérience internationale est toujours un accélérateur de carrière, et je dirais même qu'à l'inverse, ne pas en avoir constitue un frein. Un cadre dirigeant qui n'aurait qu'une expérience monofocus sur un pays restreindrait fortement son horizon professionnel. S'ouvrir à d'autres clients, à d'autres coutumes, à d'autres cultures, y compris au sein d'entreprises différentes, est un élément fondamental qui permet d'élargir sa palette de compétences, à la fois en matière de savoir-être et de savoir-faire.

Existe-t-il des pays ou régions plus propices que d'autres à un développement professionnel rapide ?

L'Amérique du Nord et l'Asie restent les deux zones les plus profitables car elles permettent de développer des compétences différentes. Contrairement à l'Europe, où les cadres dirigeants doivent adopter une gestion tendue dans un contexte d'économie à faible croissance, ils s'y concentrent sur le développement et le déploiement de l'activité.

Toutefois, rester trop longtemps dans ces régions à très forte croissance peut conduire à cultiver des compétences très spécifiques qui rendent le retour en Europe difficile . Exercer dix ans en Asie, par exemple, peut aboutir à être considéré comme un « cadre dirigeant asiatique » et l'entreprise ne verrait alors pas l'intérêt de faire revenir un tel profil.

Quelle serait la carrière internationale idéale ?

L'idéal est d'avoir géré différentes typologies de marché pour acquérir des compétences complémentaires et devenir un cadre dirigeant multi-terrains. Cela permet de posséder les compétences nécessaires pour intervenir dans n'importe quelle région du monde, mais aussi pour devenir numéro un, car un tel profil saura gérer une palette de situations très variées, et aura renforcé sa crédibilité.

Sur les marchés à forte croissance, il vaut mieux rester cinq ans que trois ans en poste afin de prouver que l'on sait gérer la croissance, et pas simplement en générer. Dans les marchés plus matures, une expérience de deux ou trois ans suffit généralement. Elle donne le temps nécessaire pour définir une stratégie, en commencer l'exécution et poser des bases solides pour son successeur.

Dans tous les cas, une bonne expérience internationale repose sur la pénétration des réseaux locaux. Lorsqu' un cadre dirigeant basé en Chine est invité officiellement par les autorités chinoises ou lorsqu'un autre situé aux Etats-Unis est appelé au conseil d'administration d'un hôpital local ou d'une université, il se construit un réseau sur lequel il peut s'appuyer, à la fois en faveur de son entreprise, mais aussi pour sa propre carrière.

Christophe Tellier, Executive Talent Advisor, Beyond Associés

Article paru dans Les Echos le 23 septembre 2019